Passer un cap...

Cette semaine, j'ai enfin clos les cartons de vêtements de bébé que j'avais mis de côté pour les donner et je les ai déposé au Secours catholique.
J'ai mis du temps à me décider et je dois l'avouer, c'était un petit arrachement, la matérialisation de la fin d'un cycle.
En donnant les vêtements de ses enfants, on accepte de ne pas en avoir d'autres.

Écrire cela ne signifie pas que j'en voudrais un troisième mais réaliser qu'on en n'aura pas d'autres, ce n'est pas tout à fait la même chose.
Il y a quelques années, Zaza avait publié un billet à propos du désir d'enfant. 

Elle évoquait cette période où l'on a un bébé plus si petit et où on se dit que ce sera le dernier tout en ayant envie qu'un autre vienne occuper ce ventre désormais vide. 

Je crois que j'étais enceinte de mon fils alors et je m'étais dit que moi, cela me suffirait bien. 

Les nausées de grossesse, les nuits sans sommeil, les fausses couches, la grossesse difficile, l'hôpital, c'était bientôt fini et c'était très bien comme ça. 

Et puis... 

J'ai eu un troisième trimestre de grossesse dont j'ai pu profiter, un accouchement plutôt pas mal, j'ai un bébé magnifique (forcément c'est le mien) et au moment de donner les petits vêtements qui ont vu passer mes deux enfants, j'ai hésité, j'ai pris mon temps.

Je n'aurai pas d'autre enfant. 

Nous sommes quatre et c'est parfait. 

Je suis trop âgée, soyons honnête, je sais que ce serait encore difficile avec un risque beaucoup trop élevé de fausse couche, je n'ai pas vraiment envie d'avoir encore des couches à changer et des nuits hachées. 

Mais tout au fond, il y a une petite voix qui regrette très fort de ne pas avoir eu des enfants plus tôt, une petite voix qui ne veut pas faire le deuil d'un ventre rempli de vie et de petits pieds tout mignons. 

Cette voix se tait de plus en plus souvent, mais elle se réveille parfois, quand une collègue annonce une troisième grossesse ou qu'une copine couve son ventre rond. 

Je suis heureuse pour elles et un peu malheureuse aussi tout en même temps. 

La nostalgie m'envahit, même si j'essaie de ne pas y céder.

Alors voilà, pour passer à autre chose, j'ai passé ce cap de vider nos placards (et surtout de donner les cartons qui attendaient).
Ce n'était pas simple et j'avoue avoir eu du mal les heures qui ont suivi.
J'aurais bien fait demi-tour pour aller les récupérer ! 

Mais il faut passer à autre chose.

Et le temps fera son œuvre...