Son petit genou... 👧😿🏥

Il y a d'abord eu une chute, un énorme bleu rond au milieu du front et la première visite aux urgences pédiatriques pour un petit trauma crânien quand elle avait un an. 

Il y a eu ensuite une chute quelques jours avant noël alors qu'elle marchait depuis peu et un front ouvert et recollé aux urgences. 

Il y a eu un coup sur sa petite table et une lèvre fendue sur le côté. 

Il y a eu le tourniquet poussé par sa cousine et un genou ouvert sur 2 cm. 

Il y a eu un saut sur des petits matelas au sol et une réception mal négociée sur le côté d'une table basse puis une descente de chaise maladroite et un coup sur mon bureau : deux plaies ouvertes sur le bas de la joue. 

Et je ne compte pas le coin de mon bureau pris dans la tête il y a deux ans ou le chambranle d'une porte qui lui a valu une belle plaie dans les cheveux.

Et puis l'apothéose a eu lieu lundi dernier. 

Elle a trébuché en descendant de la marche de la cuisine et est tombé sur la terrasse.

Je l'ai ramassée, j'ai regardé son visage, puis son coude, et quand j'ai baissé les yeux sur son pyjama, je l'ai vu qu'il rougissait rapidement. 

La plaie était énorme pour un si petit genou. 

J'ai d'abord découvert qu'on a des petites billes de gras sous la peau (je me demandais d'où venait ces petites billes sur sa jambe) (j'étais sans doute dans un état second, j'avoue) et puis j'ai appelé le Samu et j'ai appris que chez moi, on n'en a pas, il faut donc une heure pour qu'il arrive, et une autre pour qu'il aille jusqu'à l'hôpital !!! 

On s'est donc débrouillés tout seuls. 

Aux urgences, ma toute petite répétait "moi je m'en vais", "moi je sors d' ici". 

Mais non, il fallait recoudre. 

Ça a duré très longtemps, on a découvert le gaz hilarant et comme la bonbonne était vide, on a pu mesurer la différence entre un enfant shooté et un non shooté. 

Au final, il y a un demi cercle sur son genou qui se referme tout doucement et qui a nécessité 7 points de suture et un retour à l'hôpital au bout d'une semaine pour un début d'infection. 

Ma demoiselle pleure des qu'on parle de pansement et il n'y a que le distributeur de bonbon et de chocolat qui lui donne envie de retourner à l'hôpital ( mais ça s'améliore à chaque pansement).

Elle a aussi droit à une attelle pour que la plaie cicatrise bien (et pour que je ne sois pas toute la journée en train de me faire un sang d'encre dès qu'elle plie un peu le genou). 

Evidemment, comme rien n'est simple, sa rentrée se fera avec des fils dans le genou et même avec l'attelle. 

Vous me direz que ce n'est pas grand chose, que je dramatise, que cela arrive à plein d'enfants et vous aurez raison, mais je ne peux m'empêcher de me dire que cette succession de cicatrices la gênera peut-être plus tard. 

Et puis à l'école, je vais prévenir qu'elle tombe souvent bien sûr mais il y a plein d'enfants, ils ne pourront pas la surveiller non stop. 

Peut-être que pour un garçon, je m'inquiéterais moins, ou peut-être pas. 

Elle n'a rien aux yeux, pas de problème d'équilibre, mais c'est juste pas son truc. 

Dès qu'elle grandit, elle tombe davantage.

Dès qu'elle ne fait pas attention, elle se prend les portes de sa cuisine, la tablette dans le front (tiens, je l'ai oublié cette plaie qui saignait tant...), le coin de la chaise, d'un livre... 

Je devrais être habituée mais je n'y arrive pas. 

Il y a des enfants qui ne connaissent pas les urgences et d'autres dont le dossier n'est jamais archivé. 

C'est ainsi.