Les lois naturelles de l'enfant de Céline Alvarez 📚📖

Vous ne le savez peut-être pas, mais dans la vraie vie, la pédagogie, c’est mon boulot.

On dit plutôt « didactique » pour ce que je fais, mais en gros, former les enseignants, c’est mon truc.

Et en plus, j’ai une passion personnelle pour les pédagogies alternatives comme Montessori, Freinet, Borel Maisonny, Steiner Waldorf…

Du coup, quand le livre de Céline Alvarez est sorti l’an dernier, j’ai vraiment eu très envie de le lire, une envie renforcée par le battage médiatique qu’elle a suscité et qui m’intriguait vraiment.

Et puis son livre est une réécriture vulgarisée de son travail de thèse, thèse qu’elle a passé dans mon université avec des collègues du bâtiment d’à côté.

Comment résister ?

Je vais néanmoins devoir faire deux commentaires distincts de ce livre : un pour les lecteurs qui n’y connaissent rien, et un pour ceux qui ont déjà lu quelques ouvrages de Maria Montessori ou C. Gueguen ou I. Filliozat.

Pour les « novices », ce livre est clairement une bonne introduction.

J’ai même conseillé à mes étudiants de lire la première partie parce qu’elle développe bien le fonctionnement du cerveau et on comprend beaucoup de choses.

C’est aussi un très bon outil pour accompagner son enfant dans les apprentissages, lui proposer des activités qui permettent de développer ses compétences tout en lui donnant la possibilité d’être autonome.

Quand on ne connaît pas Montessori, c’est très séduisant et enthousiasmant.

Clairement, en l’écoutant, j’avais envie de mettre ma fille dans une école Montessori (et je suis allée l’inscrire en étant très méfiante dans ma petite école de campagne, dont finalement la maitresse est aussi une adepte de Montessori).

Quand on est un peu plus « connaisseur », ce livre a les défauts de ses qualités.

Comme c’est souvent le cas quand on essaie de réduire un travail de thèse dans un ouvrage de vulgarisation, il m’a manqué des informations sur l’expérimentation, des références théoriques, une assise scientifique qui fait souvent défaut.

C. Alvarez affirme des choses sans les étayer, ce qu’elle fait sûrement dans sa thèse, mais cela m’a manqué (mais je rappelle que c’est mon boulot et pour un lecteur lambda, cela aurait rendu le livre assez obscur peut-être).

Il y a aussi plusieurs passages qui m’ont clairement parus superflus.

Elle cite des passages entiers de messages qui lui ont été envoyé pour la féliciter, de courriers, de mails, et franchement, ce n’est pas ce que j’avais envie de lire.

Elle se répète aussi quelque fois et elle use et abuse des mots « câblé » (l’enfant est câblé pour faire telle chose), « engrammé » et de l’expression « la nature est bien faite » (affirmation pas du tout scientifique…).

Mis à part ces quelques critiques, c’est un bon ouvrage de découverte qui a le mérite d’avoir rencontré son public et d’avoir un peu remis sur le devant de la scène une pédagogie qui a de nombreuses qualités.

Plutôt à destination des instits et des parents d’enfants de 2 à 6 ans, ce livre est donc assez accessible et comblera celles et ceux qui veulent en apprendre un peu plus sur la méthode Montessori et aider leur enfant à apprendre mieux.

On peut consulter uniquement les passages qui nous intéressent, comme l’apprentissage du calcul ou de la lecture, ou au contraire la première partie qui parle plutôt du fonctionnement du cerveau.

Si vous êtes attentifs, vous avez sans doute constaté également que j’ai « lu » la version audio.

Comme je n’ai pas beaucoup de temps libre pour lire, les ouvrages scientifiques passent souvent au second plan et j’ai trouvé que c’était un excellent moyen de lire/écouter ce livre.

Pendant mes trajets en voiture ou en bus, je pouvais écouter quelques pages et c’est vraiment une bonne formule.

L’auteure lit son texte, ce qui est un peu lent au début, mais on s’y fait bien et on accroche ensuite sans problème.

Si vous manquez de temps comme moi, n’hésitez pas !